Blog voix OFF

Mes débuts dans la Voix Off
Il y a quelques mois de cela, je cherchais encore "comment devenir voix off" dans Google, sans savoir si je m'engageais dans une lubie ou un véritable virage professionnel. J’étais pleine de curiosité, de doutes, et d’envie. Aujourd’hui, j’écris ces lignes depuis ma cabine, et même si je suis encore au début du chemin, j’ai envie de raconter comment tout a commencé.
Comme beaucoup, j’ai passé des heures à éplucher des vidéos YouTube, des articles de blog, des posts Facebook et des forums plus ou moins actifs. J’ai vite compris qu’il n’y avait pas de recette miracle pour devenir voix off.
Certains venaient du théâtre, d'autres de la radio, d'autres encore comme moi, sans bagage particulier dans le domaine, mais avec une vraie attirance pour la voix et la narration. Alors j’ai cherché une formation voix off. Pas trop chère, mais sérieuse. Pas trop scolaire, mais structurée. J’en ai trouvé une qui me semblait juste et je me suis lancée, il s'agissait de Coaching voix off online, de Lorenzo Pancino.
En parallèle, j’ai commencé à réfléchir à mon matériel voix off. Je n’avais ni studio, ni micro, ni la moindre idée de ce qu’était une carte son. Au départ, j’ai bricolé avec ce que j’avais, mais très vite, j’ai voulu quelque chose de plus stable. J’ai donc sacrifié une petite pièce de la maison pour l’aménager en grande cabine voix off. J’ai posé des mousses acoustiques sur les murs, installé mon iMac, une carte son SSL2, et un micro Studio Projects C1 MKII, puis appris à me servir de Reaper, mon DAW. Ce setup a été mon compagnon fidèle pendant deux ans. J'ai construit ce que j'appellerai les bases. Mais j'étais encore trop scolaire, je voulais trop bien faire et je ne parvenais pas encore à voler de mes propres ailes.
Et au-delà du matériel, j’ai compris que je devais aussi investir en moi-même pour passer un nouveau cap. J'avais beaucoup entendu parler de Pierre Maubouché, alors je me suis inscrite à son bootcamp intensif à Toulouse, en conditions réelles de studio, puis j’ai poursuivi avec des coachings individuels. C’est là que j’ai commencé à affiner mon interprétation, à comprendre la finesse du jeu, à sortir du simple "voix posée" pour aller vers quelque chose de plus incarné, authentique et juste. Je poursuis aujourd'hui mes coachings avec Alexandre Damiani et Stéphanie Dumouch.
Et puis il y a eu le moment du grand saut qui donne un peu le vertige : celui où il a fallu se dire "ok, maintenant tu y vas pour de vrai". Je ne pouvais plus rester dans un placard aménagé pour d'éventuelles sessions dirigées à distance. J’ai pris la décision d’investir dans une cabine StudioBricks. Certains diront que c’était un peu tôt, que j’aurais pu attendre d’avoir plus de clients. Mais moi, je pense que c’était une manière de prendre mon métier au sérieux dès le départ, et de renvoyer une image professionnelle dès le premier contact client.
Il a fallu par ailleurs se rendre visible. J’ai testé plusieurs plateformes de casting voix off. Certaines étaient très accessibles… mais aussi assez mal rémunérées. D’autres étaient plus exigeantes, plus qualitatives, et donc plus compétitives. J’ai fini par privilégier celles où je sentais que je pouvais évoluer dans un cadre sérieux, face à des professionnels. Et aujourd'hui, je suis fière d'être présente sur Voxing Pro, Bodalgo, Casting Machine et Wild Talents.
Au fil du temps, j’ai aussi pu mesurer l’exigence du métier. Car au-delà de la passion, il y a la solitude. On est seule dans sa cabine, seule face à sa voix, face aux logiciels, aux problèmes techniques, à ses doutes, à ses attentes. Et la technique est omniprésente : comprendre les micros, les connectiques, les traitements de son, les logiciels d’enregistrement, les plateformes de partage, le marketing personnel, les réseaux sociaux, le contenu digital, le site web... Il faut être une voix, mais aussi une tête, des bras, et souvent une petite armée à soi toute seule.
Ce métier est passionnant. Il peut être grisant, touchant, surprenant. Mais il est aussi exigeant, technique, parfois ingrat. Il faut un certain mindset pour tenir la distance et garder confiance. Moi, j’apprends chaque jour. Je rate, je recommence, je progresse. Ce que je croyais être une simple idée est devenue une réalité aussi excitante que challengeante !